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Coup de force avorté : depuis sa retraite, Boni Yayi condamne le putsch et appelle à l’unité nationale

Coup de force avorté : depuis sa retraite, Boni Yayi condamne le putsch et appelle à l’unité nationale

aCotonou.com - 9/12/2025

L’ancien président béninois Thomas Boni Yayi est sorti de sa réserve lundi 8 décembre 2025 pour dénoncer avec fermeté la tentative de coup d’État survenue la veille dimanche 7 décembre à Cotonou. Depuis sa retraite sanitaire, le leader du parti Les Démocrates a exprimé sa solidarité au président Patrice Talon et appelé les Béninois au calme. Dans un message relayé par son parti, Boni Yayi dit avoir suivi « avec tristesse et désolation » l’attaque menée contre les institutions. Dès les premières heures, l’ex-chef d’État a autorisé son parti à condamner publiquement la tentative de prise de pouvoir par les armes et a adressé un message personnel de soutien à Patrice Talon et à sa famille. « Dix ans durant, le Seigneur m’a fait la grâce de diriger ce pays dans la paix », a-t-il rappelé, avant de marteler : « Je condamne avec la dernière rigueur cette attaque sanglante et ignoble. La dévolution du pouvoir ne peut provenir que des urnes. » Boni Yayi a salué « l’abnégation » des forces de défense et de sécurité, qui ont contenu les assaillants et restauré l’ordre constitutionnel. Il s’est également incliné devant la mémoire des victimes, dont l’épouse du Gal Bertin Bada, tuée lors de l’attaque. L’ancien président a exhorté la population à préserver la paix : « Elle doit habiter chaque Béninois, en tout temps et en tout lieu. » Le président en exercice de la Cédéao, Julius Maada Bio, a salué ce mardi le retour au calme. « Je salue le leadership du président Talon et le courage des forces armées », a-t-il déclaré, remerciant les chefs d’État de la région pour leur « solidarité indéfectible ». Dimanche, le dirigeant sierra-léonais avait ordonné le déploiement de la force régionale en attente, composée de contingents du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et de la Sierra Leone. L’assaut des putschistes a débuté dans la nuit du 7 décembre. Après avoir attaqué la résidence présidentielle, les insurgés ont brièvement investi la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Talon et la création d’un « Comité militaire pour la refondation » dirigé par le lieutenant-colonel Tigri Pascal. Repoussés, ils se sont repliés à la base militaire de Togbin avec des blindés. Des frappes aériennes ciblées menées par l’aviation nigériane ont mis fin à la tentative de prise de contrôle. La base est désormais sous le contrôle de la force en attente de la Cédéao. Parmi les événements marquants, l’épouse du Gal Bertin Bada tuée lors de l’assaut, les prises d’otage du colonel Faïzou Gomina et du Gal Abou Issa, libérés le 8 décembre. La sortie de Boni Yayi intervient alors que son parti fait face à une impasse : son candidat à la présidentielle d’avril 2026 n’a pas été retenu par le Conseil constitutionnel. La Cédéao et l’Union africaine ont toutes deux condamné la tentative de renversement du gouvernement béninois, appelant au respect des institutions et à la stabilité. KM

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